Claudine Wyssa, présidente de l’Union des communes vaudoises (UCV) et syndique PLR de Bussigny, commente à titre personnel la recherche sur la représentation des femmes dans les exécutifs communaux

Le Temps: La représentation des femmes dans les exécutifs communaux stagne autour de 25%. Ce constat vous préoccupe-t-il?

Claudine Wyssa: Non, pas directement. Aujourd’hui, notre premier souci pour les exécutifs communaux, surtout dans les plus petites communes, est de trouver des personnes prêtes à s’engager. Deuxièmement, qu’elles aient les qualités permettant de faire fonctionner un exécutif. Troisièmement, qu’elles soient bien réparties entre les grandes et les petites communes. La représentation féminine vient pour moi après ces trois autres critères.

– Quelles explications donnez-vous à cette stagnation?

– Les jeunes femmes ont un travail et une famille, comme les jeunes hommes d’ailleurs. Les femmes plus âgées sont plus disponibles, mais n’osent pas toujours se lancer ou pensent que c’est trop tard. La génération de femmes qui aujourd’hui pouponnent sera présente demain tant professionnellement que politiquement, j’en suis sûre.

– Des moyens concrets de rendre les fonctions communales plus attractives pour les femmes?

– Il faut sans doute renforcer les structures d’accueil pour les enfants et garantir une bonne formation pour les femmes.

– Que vous inspire la situation générale des femmes dans la politique suisse?

– La présence des femmes est difficile à analyser, cette étude montre des contradictions. La gauche favorise plus les femmes, mais il y a plus de femmes PLR dans les exécutifs. Les femmes sont bien élues quand elles sont sur des listes politiques, ce qui contredit un certain machisme des électeurs. Dans le canton de Vaud, il y a plus de femmes syndiques dans les petites communes que dans les villes. Je dirais que les femmes ont complètement intégré notre système politique et que leur présence dépend plus de leur engagement, de leur personnalité, de leur couleur politique que de leur sexe. C’est un signe de maturité de notre démocratie directe.

– La parité de représentation doit-elle être selon vous un objectif?

– Non, pas forcément. J’encourage toutes les femmes à s’engager en politique. Mais aujourd’hui, le défi est de continuer à bien faire fonctionner notre système démocratique suisse. Ne multiplions pas les objectifs, ce qui risquerait d’en faire une usine à gaz ingérable.

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